Relation Franco-Allemande

Source: Thomas Stibon¸ PKF Malta¸ juin 2013


RELATION FRANCO-ALLEMANDE : Des tensions dissimulées  sous une entente de façade!


Depuis l’arrivée de François Hollande à l’Elysée¸ ses relations avec Angela Merkel hésitent entre le conflit larvé et l’entente affichée. Le président français et la chancelière allemande veulent démentir les rumeurs pessimistes et montrer que les deux capitales sont unies. Comme dans le temps.

Mais il est vrai que¸ malgré de véhéments démentis officiels¸ l’encéphalogramme de la relation franco-allemande est bien plat.  Cette entente de façade ne masque pas les dissensions entre une Angela Merkel qui est toujours à la manœuvre en Europe¸ et qui reste concentrée sur les élections fédérales allemandes le 22 septembre prochain¸ et un François Hollande qui peine depuis un an à trouver sa place et sa ligne en Europe. L’incapacité de Paris à tenir ses engagements budgétaires¸ son discours permanent en faveur d’une « politique de croissance » et son soutien à peine voilé aux sociaux-démocrates ont irrité Berlin. Dès juin 2012¸ le président fraîchement élu a renoncé aux euro-obligations et accepté le pacte budgétaire moyennant un pacte de croissance dont il réclame aujourd’hui encore la mise en œuvre effective. Sur la Grèce¸ sur Chypre ou sur la politique monétaire de la BCE¸ la voix de la France ne s’est guère faite entendre.

Pour l’heure¸ la principale réussite de François Hollande est surtout d’avoir fait évoluer les discours en introduisant la nécessité d’une politique de relance dans toutes les têtes. Même si la persistance de la récession  a sans doute fait plus pour modifier les états d’esprit. Petit à petit¸ les choses avancent. L’arrivée du social-démocrate Enrico Letta est tombée à point nommé pour le président de la République. Quant à Mariano Rajoy¸ le Premier ministre espagnol conservateur¸ il s’est entendu avec le Président du Conseil italien pour former un groupe de travail sur le thème de la “croissance et de l’emploi”. Objectif : arriver au Conseil européen des 27 et 28 juin prochains pour proposer une alternative commune au règlement de la crise en Europe.

Même l’Allemagne commence à mettre de l’eau dans son vin¸ même si les élections prochaines empêchent Angela Merkel de se montrer trop “laxiste” vis-à-vis des fourmis européennes. Mais la question du besoin de financement à destination des PME ou encore celle du chômage des jeunes en Europe trouvent un certain écho outre-Rhin. Les initiatives allemandes se multiplient : un plan franco-allemand pour l’emploi des jeunes¸ un programme de crédit financé par la banque publique allemande KfW pour les PME espagnoles¸ un feu vert à des délais supplémentaires pour l’Espagne¸ la France¸ le Portugal… Bref¸ Berlin semble oublier ses fondamentaux d’orthodoxie budgétaire pour verser