Espionnage a la francaise

Source:  Elise Ferreira ¸PKF Malta

Date: 10th of July 2013

Après la révélation du programme d’espionnage américain Prism c’est maintenant autour de la France. En effet¸ Le Monde a révélé que la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE) collectait systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones portables en France. Mails¸ sms¸ relevés téléphoniques¸ accès à Facebook¸ Twitter¸ Google…¸ tout est stocké ensuite pendant des années.

Il ne s’agit évidemment pas de lire ou d’écouter des milliards de communications mais d’être en mesure de stocker l’identifiant des appelants et des appelés¸ leurs recherches sur internet. Et de pouvoir procéder¸ si besoin¸ à l’interception de personnes. «Le but est de savoir qui parle à qui pour reconstituer les liens entre les cibles¸ identifier des cellules»¸ écrit Le Monde.

Même si ce système participe à la sécurité du territoire¸ l’Etat a accès à un univers numérique qui lui fournit bons nombres d’informations aussi bien personnelles que professionnelles sur des millions de personnes résidant sur le territoire français.

La CNIL rappelle qu’un système équivalent à Prism est interdit en France.
Mais le système français ressemble fortement au programme Prism¸ révélé en juin par Edward Snowden¸ un ancien analyste de l’Agence de sécurité nationale américaine. Seule différence: Prism n’espionne que les communications des citoyens non-américains alors que la DGSE vise celles des Français.

Dans un communiqué en réaction aux informations du Monde¸ le député du parti socialiste Jean-Jacques Urvoas¸ co-rapporteur de la mission d’évaluation sur le cadre juridique applicable aux services de renseignements souligne que « “la totalité de nos communications sont espionnées [et] stocké[e]s pendant des années” ne correspond guère à la réalité que je peux connaître ». Il rappelle que les interceptions concernant des citoyens français sont soumises à autorisation de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) et que les données collectées doivent être détruites après utilisation. Il a également ajouté que « Les citoyens français ne sont donc pas soumis à un espionnage massif et permanent en dehors de tout contrôle ».

Ces informations seront-elles suffisantes pour éviter un nouveau scandale ?