Des Euro-obligations pour sauver l�Europe ?

Source: Laura Denooz¸ PKF Malta¸ novembre 2011

Début novembre les marchés tremblaient à l’annonce d’un référendum sur le plan d’aide imposé à la Grèce. La communauté internationale craignait en effet un ‘non’ grec à ce plan de reformes qui aurait eu des conséquences catastrophiques au niveau européen. Ce plan prévoyait l’allègement du poids de la dette grecque de 50%¸ un nouveau crédit de 130 milliards d’euros ainsi que de nouvelles mesures d’austérité. Finalement¸ suite à une pression internationale croissante¸ l’ancien premier ministre grec George Papandréou a abandonné ce projet de referendum. Ce geste a été salué par les membres du G20 qui peuvent ainsi continuer sur leur lancée à savoir définir de nouvelles mesures pour affronter la récession et stimuler la croissance mondiale.

En attendant¸ les regards se tournent à présent vers l’Italie et l’Espagne qui font face à d’importants problèmes de financement. L’Italie¸ qui vient d’élire son nouveau premier ministre Mario Monti¸ est dorénavant sous la surveillance du Fond Monétaire International qui va contrôler ses engagements budgétaires tandis que l’Espagne a récemment emprunté 3¸5 milliards d’euros à un taux de 7% ce qui est considéré comme un seuil dangereux par les analystes.

Face aux déconvenues des Etats Membres¸ l’Union Européenne envisagerait de lancer des euro-obligations pour faire face à cette crise qui menace de s’étendre et qui semble sans solution jusqu’à présent.

L’actuel président de la Commission Européenne¸ José Manuel Barroso proposera officiellement demain trois modèles d’euro-obligations : le premier modèle prévoit de remplacer les emprunts nationaux par des euro-obligations¸ le second propose de substituer une partie des émissions nationales par des euro-obligations. Enfin¸ la troisième solution viserait à créer des obligations communes pour lesquelles chaque état apporterait des garanties à hauteur de sa part respective de dette.

Ces euro-obligations permettront aux pays mal notés par les agences de notations d’emprunter à des taux plus avantageux grâce aux bonnes cotations des autres états membres tels que l’Allemagne et la France. L’introduction de ces euro-obligations ainsi que la mise en place de nouveaux gouvernements dans les pays en pleine tourmente à savoir l’Italie¸ l’Espagne et la Grèce devraient avoir pour effet de rassurer les marchés. Cependant¸ les conditions pour souscrire à ces obligations seraient telles que les Etats Membres risquent d’être réticents à cette nouvelle idée. De plus¸ les deux premières solutions imposent une modification du traité de Lisbonne et la chancelière allemande Angela Merkel s’est déjà opposée à ce projet qui selon elle ne sera pas un